Kaffrine: Le prix du kg d’arachide varie entre 280 et 300 FCfa…

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Les points de collecte d’arachide pullulent à Kaffrine, mais tous affichent un prix du kilogramme dépassant largement les 250 FCfa officiellement arrêtés.

Timide au début, la campagne de commercialisation de l’arachide entre véritablement dans une phase active à Kaffrine. Chaque coin de rue est transformé en point de collecte. Les charrettes, remplies de dizaines de sacs de graines, arrivent de partout, créant une belle ambiance de traite dans la commune. « Le rythme ne faiblit pas depuis deux semaines », lance Ibrahima Salane debout devant son pont bascule installé au quartier Travaux, précisément sur la route latéritique qui mène à Mabo. L’opérateur est hyper occupé. Envahi par un groupe d’individus, Salane s’assure d’abord de la qualité des graines, puis fait peser les sacs,  ensuite note le poids dans un grand registre et entame, enfin, la dernière étape qui consiste à payer le producteur qui bouge avant de laisser la place au suivant. Et cela ne semble pas s’arrêter. Le même processus redémarre. « Nous sommes ici jusqu’à la tombée de la nuit », rigole Ibrahima qui dit proposer le même prix du kilogramme depuis le début de la commercialisation, à savoir 285 FCfa. À la question s’il va s’en sortir avec ce prix, l’opérateur ambulant répond sans fioritures : « De toutes les façons, on n’a pas le choix. C’est le prix à payer si on veut se procurer de l’arachide ».

Ibrahima Salane a raison. Impossible de trouver un point de collecte où l’on achète le kilogramme d’arachide à moins de 285 FCfa. Ailleurs, ce prix est encore plus élevé, atteignant 300 FCfa. C’est le cas au marché Syndicat de Kaffrine. « Les prix en vigueur varient entre 290 et 300 FCfa », fait savoir Baba Dramé, opérateur en provenance de Touba. Il s’empresse d’ajouter : « Tu ne verras pas un opérateur qui te dira qu’il a acheté le kilogramme à moins de 280 FCfa ». Son voisin, Abdoul Wahab, confirme, expliquant la situation par la prise de conscience des producteurs. « Nous avons affaire à une nouvelle race de producteurs très éveillés, conscients de leur force et qui ne bazardent pas leurs récoltes ». Sur place, l’effervescence est au rendez-vous. Les ouvriers, tous en sueur, s’activent. Ils chargent la vingtaine de camions à destination de Touba. « Dix à 15 camions remplis d’arachide quittent Kaffrine tous les deux jours pour la ville sainte », confie Ousmane Seck, un manœuvre au marché Syndicat.

Opérateurs officiels invisibles

À Kaffrine, comme dans les trois autres départements de la région, un constat s’impose : le timide début des opérateurs officiels. Du moins, leur présence ne se sent pas sur le terrain. Et un tour au dépôt de la Sonacos de Kaffrine, sur la route nationale, confirme bien « cette entrée ratée » dans la commercialisation. L’endroit est fermé. Certes, des graines sont à l’intérieur, mais ce n’est véritablement pas l’ambiance des grands jours. « Pour dire vrai, la situation est préoccupante. Tout le monde est inquiet », partage un jeune trouvé assis devant le portail. Des solutions, dit-il, sont en train d’être trouvées. « Sonacos et les autres huiliers doivent faire des efforts, mais il est clair que la situation ne peut pas continuer ». En attendant, ce sont les actifs opérateurs ambulants qui règnent en maitres absolus, raflant toutes les graines pour les acheminer vers les centres urbains.

Abdoulaye DIALLO

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