Contre-offensive ukrainienne : Kiev peut-elle laisser du temps au temps ?

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Depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, en mai, Kiev assure avoir capturé huit villages, mais sans grande importance stratégique. Lenteur tactique ou signe d’échec ? 

Pyatykhatky, 300 habitants, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Zaporijjia. L’armée ukrainienne s’est réjoui, lundi 19 juin, d’avoir réussi à reprendre cette bourgade aux forces russes. C’est le huitième village récupéré depuis le début de la contre-offensive en mai, et le deuxième dans la région de Zaporijjia en une semaine. 

Des gains territoriaux qualifiés de « limités » par l’Institut for the Study of War, un cercle de réflexion qui publie des points quotidiens sur la guerre en Ukraine depuis près d’un an. Il s’agit, en effet, essentiellement de petits villages sans importance stratégique significative. 

Des contre-offensives très différentes 

L’armée ukrainienne n’a même « pas encore atteint les structures défensives que les Russes ont érigées pour faire face à la contre-offensive », souligne Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l’université de Glasgow. 

On est loin des succès éclair que Kiev avait enregistrés à Kharkiv ou Kherson lors des précédentes contre-offensives lancées à la fin de l’été 2022. Une apparente lenteur de l’armée ukrainienne que Moscou s’est empressé de dépeindre comme le signe de l’échec de la contre-offensive.  

D’autant plus que, cette fois-ci, l’armée ukrainienne est dopée aux équipements modernes – chars, munitions, radios, etc. – livrés par les pays occidentaux et censés apporter un avantage décisif à Kiev pour sa contre-offensive. 

Les autorités russes ont, ainsi, multiplié les communiqués pour assurer que leurs troupes avaient repoussé des assauts tout au long de la ligne de front. Le président russe Vladimir Poutine a même évoqué des « pertes catastrophiques » pour l’armée ukrainienne. Des déclarations appuyées par les images de chars occidentaux détruits qui ont largement circulé sur les comptes sociaux des blogueurs russes.   

« Il y a clairement eu un échec des médias occidentaux dans la manière de présenter la contre-offensive et ses objectifs avant qu’elle ne démarre », assure Glen Grant, un analyste senior à la Baltic Security Foundation et spécialiste des questions militaires russes. L’accent mis ces derniers mois sur les livraisons de matériels modernes à Kiev a « pu entraîner des attentes un peu trop élevées de succès rapides de l’armée ukrainienne », confirme Sim Tack, un analyste senior à la Baltic Security Foundation et spécialiste des questions militaires russes. 

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